Chapelle de Saint Mandé
Saint Mandé dans l’histoire
La chapelle de Saint Mandé, située aujourd’hui sur la commune de Mouterre-Silly, dépendait autrefois de la paroisse de Chasseignes.
En 980 Guillaume Fiers-à-Bois étant comte de Poitiers , l’église et la cour de Chasseignes dépendent de l’Abbaye de Bourgueil et cela jusqu’en 1789.
Saint Mandé dépend de l’Abbaye de St Florent jusqu’en 1772 , date à laquelle elle dépend de celle de Bourgueil jusqu’en 1789.
Lieu de pèlerinage
Saint Mandé fut l’un des trois lieux de pèlerinage du Loudunais, avec celui de St Eutrope, au Bois-Rogues, pèlerinage pieux par excellence, et celui de Ranton où il y a encore quelques 80 ou 90 ans , il était de rigueur de se rendre en sabots, sans doute à cause de l’état marécageux du terrain. St Mandé est une déformation du nom breton St méhen, vénéré en Bretagne et dont la fête est le 21 Juin.
Ce jour là avait lieu le pèlerinage de Loudun.Les pèlerins pour la plupart des ouvriers et des artisans, gravaient , avec leurs couteaux sur la pierre, une croix ou le dessin de leurs outils professionnels. Ces pèlerinages abandonnés lors de la révolution reprirent par la suite ; ils eurent lieu notamment en 1850 , on y voyait le clergé de Loudun et celui de Mouterre. La grande caractéristique du pèlerinage de Saint Mandé était la bénédiction et la vente de petits cierges et de petites clochettes. Les petits cierges servaient pour les agonisants , on les allumait près d’eux. Les clochettes étaient employées contre les loups très nombreux , surtout dans la forêt de Scévolles. Les voyageurs ne manquaient pas et encore plus la nuit, d’agiter les clochettes pour éloigner les maudites bêtes. Les clochettes étaient également employées contre l’orage. On les agitait , pour être préservé de la foudre.
Après la Messe , il y avait des danses , puis une assemblée , divertissements profanes qui finissaient la journée.
L’empreinte des pèlerins
Les ouvriers artisans, membres des corporations qui venaient de Saint Mandé ont laissé , sur les pierres, le souvenir de leur passage, on voit en effet ces graffitis intéressants, représentant outre des croix, des semelels (emblême des cordonniers), des bâteaux (bateliers), des bêches (jardiniers), des serpes (vignerons), des hâches (bucherons), des cercles avec une croix au milieu représentant les pains d’alors (boulangers), des pignons (charpentiers) , des roues (charrons), fer à cheval (maréchaux- ferrants), des navettes (tisserants), des écussons nobilaires et des dessins variés.
Deux sont particulièrement intéressants : deux triangles symboles : de Dieu triangle d’or , de l’humanité de triangle rouge. D’autres graffitis sur le mur extérieur de la chapelle, représentant une sorte d’ostensoir dont le dessin est celui représenté sur les hosties dans une contrée d’Abyssinie. Non loin de là on voit la date 1612.
Gentille construction romane
L’actuelle construction est le seul reste d’un prieuré bâti dans l’ancien enclos avoisinant , elle n’est que le cœur de la primitive chapelle qui s’étendait jusqu’à l’extrémité du mur chargé d’inscriptions. C’est une gentille construction du XII ème siècle avec d’agréables palmettes toutes différentes. Les moines du prieuré de Saint Mandé étaient des bénédictins.